Alors que le gouvernement ne parvient pas à endiguer la montée du mécontentement et de la méfiance parmi les citoyens serbes, le soutien aux manifestations et aux étudiants reste élevé même après cinq mois : il s’établit à 59 %, selon les résultats de l’enquête d’opinion publique de la CRTA.
Au moins la moitié de la population adulte se déclare insatisfaite de presque tous les aspects de l’action gouvernementale : 51 % sont mécontents des résultats globaux du gouvernement, 61 % de sa lutte contre la corruption, tandis que la note négative la plus faible (48 %) concerne la protection sociale et le travail des centres d’action sociale.
Une personne sur deux juge négativement l’action du président Aleksandar Vučić. La note moyenne (sur le modèle scolaire) qui lui est attribuée par les citoyens est de 2,6. Lorsqu’on leur demande à qui ils accordent davantage leur confiance – au président ou aux étudiants –, un citoyen sur deux se range du côté des étudiants, tandis qu’un sur trois fait confiance à Aleksandar Vučić.
Il est important de noter que l’enquête a été réalisée du 3 au 16 avril, au plus fort de « l’offensive » lancée par le gouvernement pour montrer sa force face aux manifestations étudiantes et citoyennes (un rassemblement pro‑gouvernemental a eu lieu le 12 avril à Belgrade).
Malgré les récits du gouvernement et des médias qui lui sont favorables, accusant les étudiants de la mauvaise situation économique, une majorité de citoyens (54 %) estime que le gouvernement en est responsable. L’histoire d’une « révolution colorée » n’est crédible que pour un peu plus d’un quart de la population (28 %), tandis que 61 % des citoyens pensent que les manifestations ont été déclenchées par la colère suscitée par la perte de 16 vies due à la corruption et à la négligence. Parallèlement, il est clair pour le public (54 %) que les revendications des étudiants n’ont pas été satisfaites.
La société prend de plus en plus conscience de l’importance de l’engagement civique, les citoyens voyant principalement dans le vote un moyen de contribuer au changement du pays. La plupart considèrent que la sortie de crise passe soit par des élections législatives anticipées (32 %), soit par un gouvernement d’experts non partisans, doté d’un mandat limité pour mener à bien les réformes clés (29 %).
À l’inverse, les citoyens (56 %) ne croient pas que le nouveau gouvernement résoudra les problèmes les plus urgents du pays. La corruption est considérée comme le fardeau principal par 29 % des citoyens, suivie par les manifestations en cours (22 %) et la gouvernance d’Aleksandar Vučić et du SNS (18 %).
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